Noëlle Defages (1931 - ?)
Hospitalisée à l’hôpital Sainte-Anne à l’âge de 24 ans, Noëlle Defages fréquenta les premiers ateliers d’expression plastique mis en place par Robert Volmat. Ses œuvres, aujourd’hui inscrites à l’inventaire de la Collection Sainte-Anne, furent publiées et commentées par Volmat dans les années 1960 et l’historien d’art Gilbert Lascault dans les années 1970, avant de tomber dans l’oubli durant les trois décennies suivantes.
Son travail est constitué d’une série de carnets, de dessins et d’écrits, qui se distinguent par une exceptionnelle capacité d’invention. En effet, au côté de dessins de fleurs, d’animaux et de portraits humains, viennent s’ajouter des personnages fantastiques, des figures polymorphes, des représentations animales anthropomorphes.
La qualité et le raffinement des dessins accentuent la singularité de ses productions. Tandis que des commentaires sténographiques, soulignant le caractère symbolique et fantasmagorique des œuvres, viennent ponctuellement rappeler ce que dû être la formation d’origine de Noëlle Defages.
L’activité artistique de Noëlle Defages semble avoir été son moyen d’expression presque exclusif durant son hospitalisation. Pour autant, le discours tenu par les psychiatres de l’époque quant aux œuvres de Noëlle Defages est daté. S’y côtoient des interprétations hâtives et des liens un peu simples entre expression plastique et expression de problématiques psychiques. En revanche, après un demi-siècle de pratiques et de recherches, il est aujourd’hui possible d’avancer que l’analyse des processus créatifs et des mouvements psychiques qui les accompagnent peuvent être le support d’une aide psychothérapeutique dans un cadre bien défini. Quant aux œuvres produites dans ce type de dispositif, elles valent pour ce qu’elles sont au travers du regard et de l’émotion de chacun.