Michel Teissier
Les éléments biographiques concernant Michel Teissier sont inexistants : nous ne savons rien de son séjour à Sainte-Anne, ni de sa carrière artistique hors nos murs. Néanmoins, les inscriptions au dos des œuvres témoignent du contexte de réalisation des dessins conservés dans la Collection Sainte-Anne : Teissier a pris part aux ateliers d’arts plastiques de l’année 1967.
Ce corpus d’œuvres présente un ensemble d’une authentique cohérence plastique. Réalisées à la gouache diluée, ses productions manifestent un attrait pour les compositions géométriques. Teissier adopte à la fois des formes droites et arrondies qui, dans maintes réalisations, s’assemblent. Des motifs récurrents sont identifiés dans ses œuvres. C’est le cas notamment de la présence d’un cercle distinct à l’arrière plan, fréquemment placé derrière la composition géométrique. Sa présence, tout en semblant lointaine et floue, attire pourtant l’œil de celui qui regarde vers ce point de la composition.
Les productions de Michel Teissier saisissent par l’utilisation de la ligne noire qui contraste avec les lumières éclatantes et l’utilisation des teintes jaunes et orange. L’œuvre de Teissier présente une homogénéité indéniable : ces teintes utilisées constituent une base pour son travail, sur laquelle viennent s’ajouter et se superposer les lignes. Cette exploitation de la ligne lui permet également un travail de la perspective qui se traduit par l’épaisseur de celle-ci. L’œuvre datée du 25 septembre 1967 en offre un parfait exemple.
Le travail de Teissier donne l’impression d’une ligne continue et dans laquelle l’artiste libère son geste. Ce n’est pas sans rappeler l’art de la calligraphie. François Cheng écrivait « un trait n’est pas une simple ligne. Il est l’incarnation même du souffle », c’est également elle qui insinue le mouvement dans l’œuvre de Teissier.
Exposition :
. Rien à voir. Quand la création échappe au symptôme, Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne, Paris, 13 septembre – 22 décembre 2019