Maurice Blin (1893 -1980)
Réformé de l’armée lors de la première guerre mondiale, puis chaudronnier de 1925 à 1935, Maurice Blin apprend le dessin au cours de sa scolarité à l’école Diderot.
En 1935, il est interné une première fois à la Pitié-Salpêtrière, avant d’entamer de longs séjours à l’hôpital Sainte-Anne en 1946. Pendant des années de vie hospitalière, Maurice Blin réalise une très grande production artistique. La Collection Sainte-Anne abrite ainsi plusieurs de ses œuvres qui ne sont cependant qu’une petite partie de l’étendue qu’il a pu produire dans le cadre hospitalier.
Ses réalisations reflètent une créativité débordante et sont le témoin d’une observation riche et perspicace du milieu hospitalier qu’il côtoie. Toute l’étendue de sa culture se retrouve dans les thèmes multiples qu’abordent ses œuvres : Maurice Blin s’essaie au portrait de femmes, aux scènes sexuelles, au monde ambiant ou encore à la géométrie et à l’arithmétique. Le savoir-faire de Maurice Blin ne s’arrête d’ailleurs pas au dessin puisqu’il fut violoniste pendant de longues années, et s’essaya également aux textes, aux poèmes et aux chansons. L’ensemble de son œuvre est ainsi hétéroclite et particulièrement foisonnant.
C’est aussi une forme de drôlerie et de causticité que l’on retrouve dans le travail de cet artiste. En effet, il se plaît à tourner en dérision des personnages qu’il côtoie, à faire la satire de certaines institutions, à placer des individus dans des postures aussi érotiques que drôles, et dénonce l’ambiguïté de certains rapports sociaux. Par la mise en scène de ses dessins, ses légendes et ses titrailles, nous retrouvons un regard particulièrement aiguisé, voire assassin, de l’artiste où l’humour tient un rôle primordial.