André Petit (9 décembre 1942 - ?)
Artiste relieur de profession, André Petit – alors âgé de 25 ans – a été hospitalisé durant au moins une année à l’hôpital Sainte-Anne entre 1967 et 1968. Aucun dossier n’ayant été retrouvé, le cartouche écrit en rouge au dos des œuvres est le seul élément permettant d’identifier ce passage à l’hôpital. Il s’agit là d’une caractéristique commune à toutes les œuvres réalisées dans les ateliers d’expression plastique de l’hôpital entre 1954 et 1990.
Les œuvres de Petit dénotent une forte propension pour le sarcasme qu’il s’agisse de se moquer du « laid absolu » de l’art contemporain ou des dérives interprétatives de certains psychiatres auxquels il dédie une « spirale obsessionnelle carrée dessinée pour emmerder les psychiatres ». Ce faisant, il dénonce avec humour la méthode employée dans les années 1960 par les médecins pour juger de l’état psychique de leurs patients à partir de leur production.
Essentiellement textuelles, associant des couleurs franches et délimitées à un trait simple et efficace, les productions de Petit frappent par l’évidence de leur propos. Elles renvoient à un langage visuel, proche de la sérigraphie, du graffiti ou du pochoir, qui trouva à la même époque un autre écho dans l’« Atelier Populaire » des étudiants des Beaux-Arts de Paris, pendant les événements de mai 1968. Ce parallèle avec les slogans et les affiches qui recouvraient alors les murs de Paris vient souligner l’existence d’une culture artistique et contestataire, hors et dans les murs de l’hôpital.
