Amy Wilde (1919-2001)
Amy Wilde est une artiste de la Collection Sainte-Anne qui a fait l’objet de confusions concernant l’attribution des œuvres produites à l’hôpital. Le corpus de neuf aquarelles et quatre pastels sur papier a d’abord été attribué à une artiste du nom de Palmer. Des recherches complémentaires ont pu démontrer qu’il s’agissait en réalité d’Amy Wilde, Palmer étant son nom d’épouse. Cet historique est représentatif de plusieurs cas d’artistes pour qui, encore aujourd’hui, les recherches menées mettent au jour de nouvelles vérités qui permettent d’enrichir la documentation de la collection.
Née en Allemagne, Amy Wilde était une danseuse classique dont la carrière fut vraisemblablement pleine de reconnaissance. C’est à l’âge de huit ans qu’elle part d’Allemagne pour rejoindre sa mère récemment divorcée à Paris. Elle fut hospitalisée à Sainte-Anne et à l’hôpital de Maison Blanche par périodes de 1948 à 1960, durant lesquelles l’artiste n’a de cesse de créer de nouvelles œuvres. Il est intéressant de souligner la continuité de production tout au long de son hospitalisation.
Les œuvres sont de facture délicate, légère et subtile. La couleur vient rehausser un dessin à peine esquissé. Les thèmes représentés par Amy Wilde sont des vues d’extérieur, des paysages urbains, ruraux, portuaires et la représentation humaine, davantage exécutée avec l’usage du pastel. L’artiste use de deux matériaux différents, l’aquarelle et le pastel, qui tendent à deux utilisations distinctes. Amy Wilde parle de ses œuvres comme ayant « quelque chose de chinois et de japonais[1]. ». Effectivement, les vues d’extérieur à l’aquarelle appellent à la sérénité, quand les compositions au pastel contrastent avec une touche et des couleurs plus expressives.
Au sein du corpus se trouvent deux œuvres qui mêlent figuration et écriture sous forme de poème. L’écriture est stylisée et doit être considérée comme élément graphique au même titre que les représentations figuratives qui l’accompagnent. L’un des textes est un poème sur les chats et l’autre un poème pour un enfant perdu. L’œuvre d’Amy Wilde a un caractère intime et cette impression est renforcée avec les textes de sa main.
[1] Propos recueillis dans le dossier de l’artiste, MAHHSA.