Aloïse Corbaz
Suisse, juin 1886 – avril 1964
Aloïse Corbaz, dite Aloïse ou Aloyse, est née à Lausanne le 28 juin 1886. Hospitalisée à partir de 1918 à l’hôpital universitaire de Cery, elle est transférée le 12 octobre 1920 à l’asile de la Rosière. Si, durant les premières années de son internement, elle s’isole et a des accès de violence occasionnels, elle s’adapte ensuite progressivement à la vie hospitalière.
C’est dans ce contexte que naissent ses « écrits cosmogoniques », qu’elle agrémente de petits dessins.
Àpartir de 1933, sa vie semble s’organiser de façon à la fois ouverte et ritualisée. Le matin, elle s’adonne au repassage du linge des infirmiers. Il s’agit pour elle d’une activité agréable et incontournable que rien ne pouvait interrompre. Ses après-midis étaient consacrés au dessin qu’elle pouvait maintenant pratiquer moins secrètement. Ce nouvel équilibre de vie semble s’être accompagné d’une stabilisation voire d’une amélioration de son état psychique.
Progressivement ses productions ont pris un caractère éclatant et monumental, les supports utilisés étant de plus en plus immenses. Le Cloisonné de théâtre qui date de 1950, témoigne de cette expérience grandiose : tout au long d’un rouleau de 14 mètres, elle y dessine sa vie amoureuse, d’abord comblée puis déçue jusqu’à la folie. Elle y oppose l’amour de ce monde et celui d’Eros et de Psyché. Cette dernière période inaugure certainement les années les plus sereines de sa vie de femme et les plus abouties de sa vie d’artiste. Le caractère violemment urgent de ses premiers dessins laisse place à une recherche autour des couleurs et à un souci d’esthétisme affirmé.
Aloïse a commencé à dessiner dans des « conditions clandestines », mais a très vite attiré l’attention du professeur Hans Steck qui lui procura des cahiers de dessin et des crayons de couleur. Cependant, elle continua à garder le goût des matériaux de hasard.
Jean Dubuffet qui était particulièrement attentif à toutes les productions artistiques réalisées en dehors des circuits culturels habituels, avait pour Aloïse, une très grande admiration. Il lui rendit d’ailleurs visite à la Rosière pour lui faire part de ses impressions et de son intérêt. Il semble qu’il fut un peu désemparé à l’issue de cette rencontre tant l’artiste était plus attachée à ses conditions de vie qu’à une reconnaissance publique de ses œuvres.
Trois œuvres, dont deux recto – verso, sont aujourd’hui inscrites dans l’inventaire de la Collection Sainte-Anne. Elles ont été données par le professeur Hans Steck à la suite de l’Exposition internationale d’art psychopathologique de 1950 à l’hôpital Sainte-Anne.
Les œuvres d’Aloïse Corbaz furent présentées à:
- Exposition internationale d’art psychopathologique, Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, du 29 septembre a 22 octobre 1950.
- Œuvres d’art psychopathologie, Musée des Beaux-arts, Besançon, du 7 au 25 juin 1958.
- Paris – Paris,Centre Georges Pompidou , Paris, du 28 mai au 2 novembre 1981
- De Sainte-Anne et d’ailleurs, Collections anciennes du CEE, Université René Descartes Paris V, Galerie Saint-Germain, Paris, du 27 juin au 11 juillet 2000
- La clé des champs, Galerie nationale du Jeu de Paume, Paris, du 8 juillet au 28 septembre 2003.
- Musée Singer-Polignac, L’art pour l’art, la Collection Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, du 29 mai au 28 juillet 2015
Corbaz Aloïse
Coupole fédérale
Vers 1940, avant 1950
Crayon de couleur et craie grasse partiellement aquarellés et mine de plomb sur papier
72 x 49,8 cm
©CEE-MAHHSA Dominique Baliko
Inv. 0110
Aloïse Corbaz
Banknote
Avant 1950
Crayon de couleur et craie sur papier
72 x 50,5 cm
©CEE-MAHHSA Dominique Baliko
Inv. n°0111