Anonyme (Japon, ?-?)
La Collection Sainte-Anne conserve neuf peintures en provenance du Japon qui posent, encore aujourd’hui, de nombreuses questions. Nous n’avons pas d’informations concernant l’auteur de ces œuvres. Il s’agit d’un ensemble de gouaches sur papier, de facture très différentes. Elles s’organisent en deux périodes de réalisation : cinq sont datées entre 1931 et 1932, deux sont datées entre 1956 et 1957 et deux sont non datées. Une partie de ces peintures, comme la majorité des œuvres étrangères de la Collection Sainte-Anne, ont certainement été l’objet d’un don à l’hôpital Sainte-Anne à l’issue de la Première Exposition d’art psychopathologique de 1950.
D’un point de vue plastique, les œuvres de ces deux périodes laissent penser qu’il s’agirait en réalité de deux artistes. Le premier corpus de 1931 à 1932 se compose d’œuvres dont le thème principal est la représentation humaine, et l’atmosphère qui s’en dégage évoque un univers tourmenté. La touche de l’artiste s’apparente à la peinture métaphasique ou encore au surréalisme. Le second corpus se compose de deux peintures représentant des figures anthropomorphes. L’un dans un univers aquatique, le second étant un médecin ailé à tête d’animal. Néanmoins, le corpus général est empreint d’un onirisme ambiant.
Les relations entre France et Japon créent des influences culturelles miroirs. Le Japonisme à la fin du XIXe et début du XXe siècle, puis le Francisme qui s’exporte au pays du soleil levant tout au long du XXe siècle, sont témoin d’un perpétuel échange entre Orient et Occident. Ces éléments historiques permettent en effet de se questionner sur l’origine des œuvres, leur histoire et leur réception en France.
Le MAHHSA s’applique à inclure ce corpus japonais dans différentes expositions où les œuvres sont questionnées et mises en valeur, notamment La clé des champs en 2003, Le comble du vide en 2009, Une histoire en plus en 2010, Les bêtes en 2014 et De l’art des fous à l’art psychopathologique en 2018.