Odile Dubois (1920 - ?)
Une seule œuvre de cette artiste figure à l’inventaire de la Collection Sainte-Anne, bien que l’analyse de la littérature donne accès à d’autres œuvres réalisées par Odile Dubois pendant son hospitalisation. Des œuvres fantastiques et symbolistes, marquées par une grande technicité. Toutes étaient titrées et le plus souvent des commentaires de l’auteur les accompagnaient. Ainsi l’œuvre conservée par le MAHHSA s’intitule Femme en gésine, et Odile Dubois disait à son sujet : « J’imagine que j’ai voulu, dans l’erreur probablement, attribuer la maternité de la terre à la lune. »
Odile Dubois est née le 17 juin 1920 à Paris. Fille d’une concierge et d’un manœuvre des chemins de fer, elle se retrouve veuve en 1945 avec trois enfants, sans emploi et sans argent. Elle rencontre un homme qui l’initie aux sciences occultes, se plonge dans la lecture de Saint Jean et de Nietzsche, et commence à écrire des poèmes à la fois mystique et érotique ainsi que des contes qui se déroulent au Moyen Age.
Se sentant l’objet de persécutions et d’envoûtements, elle est hospitalisée une première fois à l’hôpital Sainte-Anne. Odile Dubois participe à la vie asilaire de façon active, la majeure partie de son temps étant consacrée à son activité artistique. Durant son hospitalisation, elle écrit des biographies, des récits, des nouvelles et des poèmes. Mais surtout elle peint et dessine à l’encre noire.
Certains dessins furent publiés par son médecin, le docteur André Green en 1954 : Saint Michel, L’œuf, Le Mont vision reconstituée, Face à face avec la magie d’Orient, Épreuve de la peur, Beauté terrible des profondeurs. Cette dernière œuvre, ainsi que Femme en gésine, furent présentées lors de l’exposition Bosch, Goya et le fantastique à Bordeaux en 1957, pour laquelle Robert Volmat participa à la rédaction du catalogue.
