Colard
(dates de naissance et de décès inconnues)
Comme André Petit, précédemment publié, Colard n’est connu que par ses œuvres réalisées dans les ateliers d’expression plastique de l’hôpital Sainte-Anne. L’œuvre de Colard, datée de 1959, est également contemporaine de celle de Petit.
Durant cette période, il existait des ateliers de pratique artistique au sein de l’hôpital. Ceux-ci fonctionnaient très différemment de ce qui caractérise aujourd’hui les ateliers d’art-thérapie. Il n’y avait pas d’indication spécifique pour ces pratiques, comme cela est le cas actuellement.
Le matériel proposé dans ces ateliers était assez rudimentaire, feuilles de papier ordinaire au format raisin, gouaches et pinceaux relativement gros. Ce parti pris – qui ne manque pas d’étonner – reposait sur l’idée que les patients ne pouvaient s’exprimer librement que s’ils n’avaient pas la tentation de réaliser une œuvre artistique. On sait aujourd’hui que la mise à disposition de techniques et de matériaux variés et de bonne qualité favorise au contraire la créativité et le processus de création des patients, quel que soit leur niveau de connaissance préalable.
L’accès à ces ateliers était par ailleurs libre ou bien à l’incitation des psychiatres, comme le dénonce avec drôlerie l’œuvre de Colard.
Jouant de ces différentes contraintes, Colard a su très heureusement se les approprier, pour proposer une satire pertinente d’une psychiatrie qui cherchait à tout prix l’interprétation.